Véritable chef d’orchestre, le gérant de boutique organise et développe l’activité du commerce. C’est sur lui que reposent la stratégie commerciale, la supervision des stocks, la gestion du personnel et la satisfaction des clients. Un emploi d’une grande richesse, mais qui s’accompagne de lourdes responsabilités parfois difficiles à porter. Confidences d’un ancien gérant de boutique.
Ghislain St-Amand a commencé sa carrière en tant que gérant de boutique avant de devenir propriétaire. « J’ai toujours eu un intérêt pour le commerce de détail, dit-il. J’avais entamé un baccalauréat en administration quand on m’a donné ma chance. » D’abord co-gérant d’un cinéma, puis d’un club vidéo de quartier, Ghislain St-Amand s’est ensuite lancé à son compte. Il détient aujourd’hui en copropriété L’Épicier du Centre-Ville à Saint-Hyacinthe. « Si l’on choisit ce métier, il faut l’aimer, dit-il. Certes, il y a plusieurs bons côtés, mais il y a aussi des inconvénients. Ce n’est pas facile tous les jours et cela demande des sacrifices. »
Plusieurs chapeaux
La gérance d’un commerce sollicite un vaste champ de compétences à la fois en finance, en marketing, en ressources humaines, en logistique et en relations clients. « Il faut toucher à tout, confie Ghislain St-Amand. Tous les jours, il y a des problèmes à résoudre — que ce soit la panne d’une caisse, un produit en rupture de stock ou l’absence d’un employé. Il faut se créer un bon réseau pour nous aider en cas de pépins… comme un plombier qui peut intervenir rapidement. »
La variété des tâches en fait un métier d’une grande richesse. « J’aime le contact avec la clientèle, qui est essentiel dans le commerce, dit-il. Et le challenge est constant : c’est le gérant qui est responsable de la réussite ou de la faillite de la boutique. Il faut donc travailler fort pour développer le magasin et obtenir de meilleurs résultats année après année. C’est un métier passionnant si on s’en donne les moyens ! »
Des longues heures de travail
Dans une boutique, les journées sont souvent très longues. « Il faut être très disponible, car il y a toujours un feu à éteindre, concède Ghislain St-Amand. Lors de la canicule par exemple, nous n’avions pas anticipé la demande massive des clients pour des salades et des sandwichs. Il a fallu s’organiser pour en produire davantage et remplir rapidement les comptoirs. Cela implique d’avoir la matière première et les équipes pour les cuisiner. » Des aléas qui forcent Ghislain St-Amand à faire de nombreuses heures supplémentaires. « Je sais quand je commence ma journée, mais je ne sais jamais quand je la termine… C’est une façon de vivre qui demande d’aimer son métier, sans quoi on devient vite malheureux. »
Être réactif, motivé, débrouillard et aimer les gens sont les principales qualités d’un bon gérant de boutique. Un métier riche de défis au quotidien, mais qui demande un grand investissement personnel. « Ce n’est pas fait pour tout le monde, conclut Ghislain St-Amand. Il faut avoir la passion et être prêt à faire des sacrifices… »