Travailler comme commis-vendeur dans une petite boutique ou au sein d’une grande chaîne? Tel est le dilemme de nombreux chercheurs d’emploi désirant s’aventurer dans le vaste monde du commerce de détail. Or, l’un et l’autre ont leurs avantages.
Élise Gilbert œuvre aujourd’hui comme gérante au Dr Martens, une petite boutique de chaussures située en plein cœur du centre-ville de Montréal. Avant de s’y tailler une place, elle travaillait pour une grande bannière internationale de souliers. À ses yeux, le fait de travailler dans une plus petite boutique, aux moyens financiers largement plus restreints, ne représente aucunement une régression… bien au contraire ! Elle peut désormais développer pleinement son autonomie, sa créativité et son sens du leadership.
En revanche, celle-ci affirme qu’elle ne serait pas où elle est aujourd’hui si elle n’avait pas travaillé dans une grande chaîne dans le passé. « L’expérience a été très formatrice, dit-elle. Tu es sous pression, tu as des formations, tu es en contact avec une grande variété de clientèles et la direction t’amène vraiment à te surpasser. »
C’est en plus du salaire, qui devient fort alléchant avec les commissions. « Comme c’est une marque de souliers connue, je n’avais pas à convaincre la clientèle de la qualité du produit. Les ventes étaient beaucoup plus faciles », soutient la gérante du Dr Martens.
Travailler dans une petite boutique ou grande surface? Une question de personnalité
Paradoxalement, c’est cette pression qui l’a poussée à démissionner. Travailler pour une grande marque lui apportait certainement une sensation de fierté et de prestige qui la valorisait, mais cela lui donnait aussi l’impression « d’être seulement un numéro ». « On t’offre des voyages et des possibilités d’avancement, explique-t-elle, mais on hausse les objectifs de vente à mesure que tu progresses. Même si les quotas sont réalisables, les chiffres finissent par prendre le dessus sur tout le reste… »
Élise Gilbert croit toutefois que les candidats qui carburent aux défis, à la pression et à l’ambition y trouveront assurément le bonheur. Pour les autres, elle estime que les grandes compagnies sont en quelque sorte un passage obligé permettant de trouver sa voie dans l’industrie du détail. « Lorsque je suis entrée en poste au Dr Martens, mes patrons ont été étonnés. Ils n’avaient rien à dire de négatif, car j’avais été formée de façon très rigoureuse », dit la gérante, qui s’élève désormais au sein d’une entreprise grâce à sa personnalité, à son entregent et aux multiples idées qu’elle peut concrétiser.
Ainsi, pour résoudre le dilemme qui oppose les petites boutiques aux grandes surfaces, il suffirait de tenir compte de notre personnalité.